J’ai eu la chance en ce beau mois de juin 2023 d’animer un séminaire-formation intitulé « Drôlement mieux travailler » pour l’association DELOS-APEI 78, devant 40 responsables d’une association qui gère une quinzaine d’établissements d’accueil pour handicapés.
Charlotte Hill journaliste à l’AFP (Agence France Presse) a couvert l’événement. Voici son article révélateur et convaicu !
« Jeu du traducteur loufoque », du « chevalier optimiste » ou encore lancer de patate: pour faire face à « une époque de dingue », une formation insolite s’attelle à utiliser l’humour comme outil de cohésion et de bien-être au travail.
Ce jour de juin, quelque 40 responsables d’une association qui gère une quinzaine d’établissements d’accueil pour handicapés, sont en séminaire à Clairefontaine-en-Yvelines, sans avoir été avertis du programme de la journée.
Rigoloveillance
Chemise bariolée et large sourire, le formateur, Christophe Tricart, donne le ton en annonçant qu’ils vont plancher sur « la psychoanalytique au service de la vie », avant de dévoiler le vrai sujet: « l’humour positif et l’optimisme pour drôlement mieux travailler ». Et de promettre que « ça va être très chouette! », sur fond de musique de carnaval.
D’emblée, des rires fusent dans la salle, sur fond de léger malaise face à cet hurluberlu à mi-chemin entre Gaston Lagaffe et Garcimore. Dans la formation depuis plus de 10 ans, essentiellement dans des grosses PME et associations, il revendique de « forcer la dose ».
« Les cinq premières minutes, je me suis dit: la journée va être longue… », confessera plus tard un participant.
Chantal Caillabet, directrice de l’association Délos Apei 78 (environ 450 salariés pour un millier de personnes accueillies), explique avoir choisi cette formation, trouvant les responsables « fatigués ». Face notamment à « énormément de pression » et des « difficultés de recrutement », elle souhaitait leur offrir « une parenthèse » pour lâcher prise.
« On est tellement dans une époque de dingue et stressante qu’une déconnexion ça va être bien », professe le formateur qui se propose de construire une relation « rigoloveillante ».
Expliquant être « coaché par un agriculteur pour avoir la frite », il n’hésite pas à lancer… une pomme de terre pour susciter des prises de parole.
La journée alterne entre jeux en extérieur et séquences en amphi. Un Power Point liste par exemple les occasions d’humour au travail: mails, réunions, discours… A petite dose, précise le formateur pour qui cela doit se limiter à 15 à 20% au quotidien.
On s’est bien lâchés!
« Par équipes, les salariés préparent des petites saynètes loufoques pour présenter leur organisme. Les rires fusent notamment lorsqu’un groupe s’imagine en télétravail depuis Mykonos.
« On s’est bien lâchés! », constatent des participants, ravis, à l’instar de Marie-Pierre qui dirige un Esat, de « découvrir les gens autrement ».